En vue des Jeux Olympiques de Paris 2024, le groupe France TV se prépare à déployer, sur ses chaînes France 2 et France 3, la diffusion de ses programmes en résolution UHD, offrant au public quatre fois plus de détails que la HD standard, et en mode HDR (High Dynamic Range).

A l’instar de certaines plateformes, dont les contenus sont déjà disponibles en format HDR, cette évolution témoigne de la popularité croissante de cette technologie auprès du grand public. Présent sur presque toutes les télévisions et écrans d’ordinateurs, déjà largement utilisé en photographie, le HDR se démocratise aussi sur smartphone.

En tant que post producteur, nous vous proposons dans cet article d’exposer les spécificités de cette technologie HDR et ce qui la différencie du SDR (Standard Dynamic Range), identifier les équipements nécessaires pour la mettre en œuvre, décrire le workflow associé à la réalisation de ce type d’étalonnage, et aborder les normes existantes pour la diffusion des contenus.

 

Qu’est ce que la technologie HDR et en quoi se différencie-t-elle du SDR ?

Contrairement au SDR (Standard Dynamic Range), présent depuis les débuts de la télévision, le HDR (High Dynamic Range) vise à élargir la plage dynamique de l’image. Le HDR est une question de luminosité et de plage de couleurs. Le niveau de résolution n’entre donc pas en jeu.

L’élément clé réside dans la luminosité, ou plus précisément dans la luminance, mesurée en nits ou en candelas par mètre carré (cd/m²). Les moniteurs équipés de la technologie HDR sont capables de reproduire une plus grande différence de luminosité entre les zones sombres et lumineuses, offrant ainsi des détails plus précis et un contraste plus élevé.

Concernant la couleur, les moniteurs équipés de cette technologie permettent également la représentation d’une gamme colorimétrique plus étendue, en 10 ou 12 bits, favorisant ainsi une reproduction plus réaliste et précise des teintes, des nuances et des dégradés.

SDR vs HDR

Le workflow à mettre en place et les équipement nécessaires pour réaliser un étalonnage HDR

Le traitement d’un programme en étalonnage HDR nécessite quelques adaptations en termes d’équipement et de workflow.

Pour le matériel

Le passage en HDR nécessite essentiellement l’utilisation de moniteurs spécifiquement dotés de cette technologie HDR pour être capables d’en afficher le contenu.

Chez WAYMEL Post Production, dans le cadre de notre partenariat avec PAXINE, nous pouvons proposer à nos clients l’accès à un parc de moniteurs EIZO Prominence permettant à la fois l’affichage en HDR et la prise en charge de la norme Dolby Vision.

Pour le workflow

A l’issue de la session d’étalonnage en HDR, une étape supplémentaire est à prévoir en vue d’adapter le signal à des écrans standards ne disposant pas de cette technologie. Cette adaptation peut se faire en automatique.

Toutefois, pour un résultat optimal, il est préférable d’effectuer une étape appelée « trim SDR”, qui consiste en une passe de vérification et correction en mode manuel, estimée à environ ½ journée pour un 52’.

Cette opération requiert une licence Dolby Vision, qui est opérationnelle chez WAYMEL Post Production.

Pour les livraisons

Il faut prévoir environ un temps additionnel d’environ une journée pour un 52’ afin d’éditer les différentes versions requises des masters en UHD HDR et UHD SDR (VO, VF, VI, etc…).

Pour Disney+ et Prime vidéo : fichier ProRes 444 avec les métadonnées

Pour Netflix : fichier IMF en norme Dolby Vision (les métadonnées sont intégrées dans le signal).
Ces métadonnées sont exploitées pour adapter le signal de façon dynamique aux spécificités des différents supports (TV, PC, mobile, tablette, etc…).

 

Les différentes normes HDR pour la diffusion des contenus

Chez WAYMEL Post Production, en partenariat avec PAXINE, nous avons la possibilité d’étalonner vos projets en HDR avec la norme Dolby Vision.

Cette norme propose un encodage en 12 bits, offrant ainsi 4096 nuances par couleur. Une caractéristique distinctive est l’intégration de métadonnées spécifiques à chaque image, garantissant une restitution fidèle conforme à la vision du réalisateur. Et en termes de luminosité maximale, le Dolby Vision peut atteindre jusqu’à 4 000 nits, avec une perspective future pouvant aller jusqu’à 10 000 nits.

En alternative au standard Dolby Vision, nous proposons également des prestations d’étalonnage HDR sous les autres normes suivantes :

HDR10

Etabli par la Consumer Electronics Association, le HDR10 impose diverses spécifications, dont la compatibilité avec l’espace colorimétrique Rec.2020, un encodage en 10 bits par couleur primaire (offrant 1024 nuances) et un sous-échantillonnage de la chrominance réalisé en YCbCr 4:2:0.

Néanmoins, s’il ne fallait retenir qu’un point au sujet du HDR10, ce serait que toutes les métadonnées, c’est-à-dire les détails de la vidéo nécessaires pour obtenir un rendu HDR, sont transmises en une seule fois, au début du flux vidéo.

HDR10+

Trois ans après l’introduction du HDR10, l’association composée de la 20th Century Fox, Panasonic et Samsung a lancé son évolution, le HDR10+.

Depuis 2018, cette norme repose sur les fondements du HDR10, mais elle se distingue par une amélioration significative au niveau des métadonnées mentionnées précédemment.

Contrairement aux métadonnées statiques du HDR10, qui sont paramétrées une fois pour toutes en fonction du type de vidéo à l’écran, le HDR10+ est doté de métadonnées dynamiques. Cela signifie que la courbe de correspondance de tonalité est réévaluée à chaque scène, garantissant ainsi un rendu plus précis et adapté à chaque instant du programme.

HLG (Hybrid Log Gamma)

Le HLG, ou Hybrid Log Gamma, est un standard moins répandu, développé conjointement par la BBC et le diffuseur japonais NHK. Conçu pour simplifier la diffusion en direct de contenus HDR, il évite la complexité des métadonnées imposées par le HDR10 et le Dolby Vision. Son encodage en 10 bits se distingue par l’absence de système de métadonnées, assurant ainsi une compatibilité avec les moniteurs équipés de la technologie SDR.

Et à l’avenir, nous comptons aller plus loin en proposant des prestations d’étalonnage HDR avec d’autres normes telles que :

HDR10+ Adaptative

Au début de 2021, l’association responsable du HDR10+ a répondu de manière significative à la technologie de Dolby, le Dolby Vision IQ avec l’annonce du HDR10+ Adaptative, bénéficiant d’un soutien renforcé de la part de Samsung. Le HDR10+ Adaptative conserve les fondements du HDR10+, à savoir ses métadonnées dynamiques, auxquelles s’ajoutent des « informations en temps réel sur la luminosité ambiante ». L’objectif est d’optimiser la luminosité de l’image non seulement scène par scène, mais également en fonction des conditions de visionnage.

Dolby Vision IQ

Bien que le HDR10+ Adaptative ait été présenté lors de l’édition 2021 du CES (Consumer Electronics Show), le Dolby Vision IQ a été officiellement annoncé lors de l’édition précédente du salon. Le Dolby Vision IQ utilise les métadonnées dynamiques du Dolby Vision ainsi que les capteurs de luminosité internes des moniteurs. Il détecte ainsi le niveau de luminosité de la pièce, optimisant intelligemment chaque détail du contenu pour une expérience d’affichage optimale.

 

Une popularité grandissante de la technologie HDR chez le grand public par la croissance du nombre de contenus disponible

L’association en charge du HDR10+, a noté une expansion de la distribution mondiale de contenus, citant des exemples de chaînes de télévision en Allemagne et en Corée du Sud. On peut même mentionner Google, qui grâce à son partenariat avec Samsung, propose des films en HDR10+ via son application Play Films.

Il en est de même pour les plateformes de SVOD telles qu’Amazon Prime Video et Netflix, qui suivent cette tendance générale en offrant une gamme de contenus compatibles HDR de plus en plus étoffée.
Mais pour être en mesure de profiter de ces contenus, il est nécessaire d’avoir le matériel adéquat, c’est-à-dire un écran compatible HDR10 ou Dolby Vision, étant donné que ce sont les deux normes de diffusion les plus utilisées par ces plateformes.

 

En résumé

Au-delà d’une expérience visuelle immersive, opter pour un étalonnage HDR permet souvent de se rapprocher davantage de l’esthétique visuelle initiale du tournage et de mieux respecter le travail du réalisateur : retrouver davantage de matière dans les noirs et dans les hautes lumières, ou encore rendre les couleurs des peaux, des objets ou même des textures encore plus naturelles.

Vous souhaitez un étalonnage HDR dans les meilleures conditions ?
Notre équipe commerciale, Aurélie WAYMEL et Patrice WECHSLER, est à votre écoute pour toute question ou renseignement complémentaire